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									 Jean-Camille NICOLAÏ est né à Carbini le 09 juin 1863. 
						C'est un adolescent sans problèmes 
						qui a fait ses études secondaires au lycée Fesch. 
						Appartenant à une honorable famille de Carbini il se 
						trouve à l'age de 20 ans, placé devant ce qu'il 
						considère comme un impérieux devoir : venger son frère 
						aîné. 
						
								Jean camille Nicolai représente le type même du 
								véritable bandit d'honneur. Pendant sa courte 
								carrière de hors la loi, il ne fit jamais parler 
								de lui et aucun acte répréhensible ne lui fut 
								jamais reproché. 
						 
						Un jour, selon la coutume des "scapadicce", 
						son frère Napoléon enlève Catalina Lanfranchi (qu'il aime et 
						qui l'aime aussi), fille d'un riche propriétaire de 
						Porto-Vecchio, pour le forcer à donner son consentement. 
						Cependant, malgré que la jeune fille ait été "restituée" 
						à son père Lisandru 
						Lanfranchi (dit Lisandrone), ce dernier porte plainte 
						pour enlèvement et séquestration de mineure et Napoléon sera condamné à une peine 
						légère. 
						Mais Lanfranchi n'est pas 
						satisfait du verdict et lance à Nabulione la terrible menace 
						: "garde-toi, je me garde ! " et un 
						jour, en pleine forêt de l'Ospedale, les deux hommes se rencontrent. Lisandru 
						abat froidement Napoléon, allume un 
						brasier et y jette le corps de la malheureuse victime. 
						Quand Ghjuvan Camellu Nicolai, qui a entendu les coups de feu, 
						arrive sur les lieux, il ne retire des cendres que le 
						corps calciné de son pauvre frère. 
						Lisandru Lanfranchi  est arrêté. Au procès 
						d'Assises, il invoquera la légitime défense et malgré le 
						meurtre odieux dont il s'est rendu coupable, il sera 
						acquitté et remis en liberté.  
						 
						Dès lors, Jean-Camille Nicolaï n'a 
						plus qu'une seule obsession et il attendra le temps qu'il faudra 
						pour laver l'honneur de sa famille et venger son frère.  
						Après l'échec d'une première 
						tentative de meurtre, un matin du 14 
						juillet 1884, à Porto-Vecchio, enfermé depuis quatre 
						jours dans la maison attenante à celle de son ennemi, 
						Ghjuan Camellu 
						attend patiemment son heure. Quand Lisandru 
						sort de chez lui pour aller participer aux cérémonies de 
						la fête nationale, il l'abat de deux balles en pleine poitrine 
						puis il prend 
						aussitôt le maquis qu'il gardera pendant cinq ans sans 
						commettre d'autres crimes, ne demandant rien à personne 
						et n'acceptant d'être aidé que par sa famille.  
						 
						Ghjuvan Camellu n'est pas un 
						bandit comme les autres. Condamné à mort par contumace, quittant 
						parfois le palais vert, toujours travesti et grimé pour 
						ne pas être reconnu, il mène une vie à peu près libre, 
						fréquentant souvent les commerces et les cafés Ajaccien, 
						se promenant sur le cours avec le capitaine de 
						gendarmerie et côtoyant même, dit-on, Monsieur Fremont, préfet de  
						Corse.  
						 
						Un jour, une Riche Américaine en 
						mal de sensations fortes, qui 
						passait l'hiver au Grand Hôtel d'Ajaccio,  tombe amoureuse du 
						bandit et 
						lui propose de l'aider à quitter la Corse.
						
						Mais le 
						destin veillait et le 19 
						avril 1888, à la Testa (commune de Figari), s'étant rendu à une noce familiale déguisé en 
						femme, victime très probablement d'une trahison, il est reconnu et abattu par 
						un gendarme alors qu'il tente de s'enfuir. Il n'avait que 25 
						ans. 
						  
						Anecdote à vérifier : le fils de l'homme qui dénonça 
						Jean Camille fut instituteur à Aullène vers 1916. Le 
						pauvre, qui était un garçon paraît-il très gentil, 
						s'était vu affublé par les gens du village du surnom de 
						"fils du traître". 
						
						  
						La Corse à rendu hommage à Ghjuvan Camellu en 
						créant ce lamento resté populaire pendant fort longtemps: 
						Je suis devenu bandit, 
						Un bandit à la fleur de l'âge, 
						Parce que le destin maudit 
						A frappé mon frère au village... 
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