Combien sont-ils dans la montagne, dans le maquis, à s'opposer avec un farouche
entêtement, aux autorités ? Combattent-ils une cause
politique ou défendent-ils leur propre cause ?; sont-ils
bandits d'honneur ou bien voleurs de grands chemins ?.
Il
est assurément bien difficile de juger objectivement ces
hommes qui pour diverses raisons se sont mis un jour au
ban de la société.
Certains, nourris de l'exemple
d'un de leur proche, ont dès l'enfance décidé
d'embrasser la "profession": "Quand je serai grand,
je serai bandit."
Au berceau déjà, on leur chantait
cette berceuse :
"Quand plus tard tu auras grandi,
Tu sauras bien porter les armes,
Et ni voltigeurs ni gendarmes
Ne pourront te causer d'alarmes.
Alors, si le coeur t'en dis,
Tu seras un fameux bandit".
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La cruauté de certains bandits n'a
pas de limites :
Le 13 octobre 1911, pour une haine
de famille qui depuis 23 ans, a déjà causé 21
assassinats dans le canton de
Vescovato, Dominique Sanguinetti, Timothée
et Pascal Peretti se mettent à quatre avec
Augustin Paterni pour surprendre et abattre à coups de fusil le
sieur Pétrignani, qui se rendait à Bastia précisément pour
préparer ses papiers on vue de fuir l'île et leurs
poursuites.
En mai 1912, la jeune Marie Castelli
est fusillée dans les rues de Carcheto par le bandit
François Marie Castelli
parce qu'elle ravitaillait une maison dont il faisait le
siège. La malheureuses agonisa 18 heures sur le
seuil sans que nul osât la secourir. Quand les
gendarmes arrivèrent, ils ne trouvèrent personne pour
fabriquer le cercueil, et durent hâtivement enfouir le
triste cadavre enveloppé dans un drap.
Le même mois, le bandit Dominique surprend, auprès d'une
fontaine de la montagne de Loreto, le très jeune berger Masseï qu'il a voué à la mort. 17 bergers et bûcherons
armés de pistolets et de haches sont aux côtés du jeune
homme mais sur l'ordre du bandit ils s'écartent et le
laissent seul avec l'enfant que le misérable force à
s'agenouiller avant de le fusiller à bout portant.
Le 21 août 1912, à Lumio, Sauveur Suzzoni,
jeune berger de
19 ans, se jette sur M. Jean Cardoni âgé de 60 ans et le perce de 17 coups de couteau
parce que le vieillard
s'était plaint de voir sa propriété dévastée par ses
chèvres.
Le 17 septembre 1912, à Venzolasca, pendant que le
maréchal ferrant Joseph Borgetti ferre un cheval, Jean-Thomas Paoli le tue d'un coup de fusil tiré de
derrière le mur faisant face à l'atelier. Deux mois
auparavant, au même endroit, un certain Finaltieri avait été assassiné
dans des conditions semblables... Rivalité de bandits.
On pourrait multiplier ainsi les exemples sanguinaires
qui furent commis de sang froid. Pour résumer cette
vague de violence, notons que pour ce seul mois de mai
1912, 16 assassinats ont été commis en Corse !
SERAFINO,
ARRIGHI.
Jugé indésirable dans l'île, le bandit Serafino
bénéficiera de la part du ministre de la Justice d'un
passeport pour l'Amérique mais il refusera de partir en
affirmant: "Je préfère mourir jeune dans mon pays que
vieux en Amérique." Il continuera ses
"exploits" dans la région de la Balagne en compagnie de
deux autres bandits : Massoni Jean Xavier et Arrighi.
Le second Empire décida enfin de prendre le banditisme à
bras-le-corps et dès la fin de 1852 la campagne commença
par la capture des trois « vengeurs » Serafino, Massoni
et Arrighi, qui furent abattus dans leur caverne du
Niolo après avoir fusillé eux-mêmes cinq gendarmes.
MASSONI
Pierre-Jean.

En 1848, en Balagne, Massoni, originaire de Marignana,
vient finir sa vie errante de Bandit. Après avoir sévi
dans la région de Vico et dans le Niolo. Il se mêle aux
Bergers de Balagne et du Filosorma et participe à la
violente poussée des troubles agraires que les gendarmes
tentent de réprimer.
Massoni est un ancien soldat du 24ème de ligne et il a
également servi comme gendarme dans la 17ème légion. A
ce titre, il a une solide expérience pour déjouer les
pièges qui lui sont tendus et pendant trois ans il va
encore tenir le maquis en se faisant le protecteur des
bergers mais aussi des marins qu'il défend contre la
compagnie maritime Valéry. "Les bandits, déclare
le sous-préfet de Calvi, enjoignent aux négociants d'îsula-Rossa,
sous peine de mort, de ne plus embarquer de marchandises
sur les bateaux à vapeur pour favoriser les équipages de
la marine à voile...".
Massoni, à la manière de
Théodore Poli, devient le chantre des revendications
sociales et rançonne les gros propriétaires. il finit
cependant par tomber dans une embuscade tendue par les
gendarmes le 13 juin 1851.
TRAMONI Ghjuvan'Battista dit "Bricu".
Devient
bandit en 1892 en tuant le père d'une jeune fille qui le
refusait pour gendre.
Pour se faire craindre, il tue à Mela un enfant de 7 ans. Il sera assassiné en 1903.
GIUDICELLI Francescu Ghjuvanni.
De Sera di Fiumorbu
Il prend le maquis de 1828 à 1836.
MATTEI Ceccu
(1885).
ORNANO Camillu.
Terrorise les cantons de Zicavo
et de Santa Maria Sicchè de 1815 à 1829.
Les frères ANTONA.
De Frasseto
Rapine et
extorsion. Une prime est offerte pour leur capture en
1846.
ARII Ghuvan Antò.
De Loreto
ACHILLI, COLOMBANI,
BARTOLI.
Sévissent et
rackettent dans le Fium'Orbo.
BARTOLI
Jean BARTOLI, dit Manaccia,
45 ans, est le chef d'un trio de malfaiteurs qui
terrorisent la région de Fiumorbo six ans durant. Il
voue une haine sans nom envers Pierre Chiari,
lequel avait osé le faire traîner devant un tribunal de
police pour de simples contraventions. Le 25 avril 1895,
Bartoli et ses sbires l'enlèvent pendant qu'il dormait,
l'attachent à un arbre près du moulin de Taviano avant
de lui crever les yeux, de lui couper la langue et de
l'émasculer.
Bartoli sera arrêté et guillotiné
le 11 mai 1897. Ses complices furent abattus lors
de l'arrestation.
GIACOMONI Ignazio,
BORGHELLO, CIPRIANI, COLOMBANI Jean-Antoine.
STEFANINI Agostinu dit "Tortu".
Racket,
enlèvements. Il permet l'élection du maire de Sari-d'Orcino en 1841
Il sera tué par les voltigeurs corses en
1842
BENEDETTI.
TORRE Jean-Baptiste.
Né à Lopigna le 27 mai 1909.
A 22 ans, il déserte le 6ème régiment d'infanterie
coloniale au Maroc pour rejoindre son cousin germain,
François Caviglioli au maquis. Le 20 octobre
1930, il abat Ange Siméon. Le 17 août 1931, lors du
braquage de tout un village, tue le garagiste Guagno. Le
02 novembre 1931, il abat le maréchal des logis Tomi et le
gendarme Klein et blesse grièvement le lieutenant Noeuveglise et le gendarme Soyer.
Accusé de plusieurs meurtres, dont ceux de plusieurs gendarmes à Balogna, il sera
guillotiné place Notre-Dame à Bastia le 13 avril 1934.
Félix MICAELLI, dit "Feliciolu".
(1887-19??)
Bandit d'honneur
La région du Fiomorbo est à l'époque connue pour la
violence de ses Vendetta; Certaines ont décimé jusqu'a
vingt cinq membres d'une même famille. Inspirant la
terreur, des bandits, comme Jean-Antoine Colombani,
faisaient en politique la pluie et le beau temps.
Félix MICAELLI, né le 16
juillet 1887, originaire d'Isulacciu
di Fiumorbu, pourtant, n'était pas de ceux là.
C'était le type même du Bandit d'honneur dont l'histoire
commence à peu près de la même manière que celle de Gallocchiu.
Comme il l'écrira lui même dans ses mémoires, la
mauvaise fréquentation de son cousin germain Leonetto
Bartoli, l'avait entraîné sur mauvaise pente.
A dix huit ans, il enlève, contre
son gré, Marie-Antoinette, la jeune fille qu'il aime,
afin d'en faire sa femme. Cette dernière réussit
cependant à s'enfuir mais son père porte plainte pour
enlèvement de mineure, contre Félix Miacaelli et son
cousin Leonetti qui ont pris aussitôt le maquis. Au
cours de leur fuite vers Palneca, Leonetti tue quatre
personnes dont un gendarme.
En 1907, Leonetti exécute sauvagement trois ouvriers qui
ont par leur témoignage contribué à envoyer dix ans plus
tôt son père à la guillotine.
Le 27 février 1908, terrorisé par
les agissements de son cousin devenu particulièrement
dangereux et tyrannique, Micaelli, fini par l'abattre et
parvient à quitter la Corse pour l'Argentine d'où il est
expulsé quelques mois plus tard en raison de sa
situation irrégulière. De retour à Marseille, il
s'engage dans la légion étrangère sous un faux nom. Excellent soldat,
apprécié de ses supérieurs, il est destiné à une
carrière prometteuse. Mais le hasard veut qu'il soit
reconnu par un compatriote. Contraint à nouveau de fuir
par peur d'être dénoncé, il rentre en Corse et reprend le maquis où il y
mènera dès lors une vie sans histoire, fuyant les
histoires et tout ce qui porte un uniforme.
Respecté de
tous, il intervient comme "paceru"dans les familles en
discorde. Pour vivre, il devient surveillant des
exploitations fromagères et forestières. En 1914, quand
la guerre éclate, il est volontaire pour partir au front
mais sa demande est rejetée. Il devient cependant un
précieux "auxiliaire" de la
justice en remettant les déserteurs à la police et en
participant au maintien de l'ordre dans sa région du
Fiumorbu.
En juin 1917, croyant avoir affaire aux gendarmes, il
abat par erreur Riziero Pagliai, un ouvrier italien qui
rentrait la nuit tombée à son domicile. Il se repentira
de cette "douloureuse erreur" en s'en expliquant
dans une lettre que publie le 20 juillet 1917, le
journal le petit Bastiais.
En
1926, le poète Maistrale intervient même pour lui
demander son appui afin de protéger contre le vol la
perception de Prunelli di Fiumorbo.
En 1932, Micaelli est âgé de 45
ans. Il est toujours au maquis, jouit de l'estime de la
population et ne fait plus jamais parler de lui au point
qu'on ne saura jamais ce qu'il est devenu. Ainsi fut la vie de ce bandit d'honneur, qui vécut une existence surprenante
entouré de ses 3 femmes et de ses nombreuses maîtresses.
Ghjuvan' Simone ETTORI.
(1880-1962)
Bandit d'honneur
Jean-Simon Ettori, surnommé "scicca" est né à Moca Croce.
Jusqu'à l'âge de trente ans, il vit comme un honnête
paysan dans sa vallée du Taravo. Il est marié, père de
deux enfants et pour lui, l'existence s'écoule paisible
mais difficile.
Le malheur, ainsi qu'il le dira lui même plus tard, fond
sur lui un jour de l'année 1900. Pour une sombre histoire de dette vieille de plus de
vingt ans, dans laquelle il n'a aucune part, il intervient pour régler un différent
avec un certain Lenzi de Pila Canale. Accompagné de deux
amis, Charles Ettori et Tafanelli, il rencontre donc
dans son bar à Pila Canale le dénommé Lenzi auquel il
vient remettre la somme demandée moyennant la signature
d'un reçu.
Les choses s'enveniment, le ton monte, des
coups de feu sont échangés. Charles Ettori atteint
mortellement un client du bar qui avait pris part au
conflit, Simon Ettori blesse
accidentellement derrière le comptoir, la fille de Lenzi qui tentait de
s'interposer, Tafanelli, qui n'est pas armé, ne tire
pas. Charles Ettori est arrêté à Moca-Croce et Tafanelli se
constitue prisonnier. En 1907, la cour d'assise de Bastia condamne
Charles Ettori aux travaux forcés à perpétuité et
Bernardin Tafanelli à 10 ans de réclusion. Devant un verdict aussi sévère Simon Ettori préfère
rester au maquis.
En 1910, condamné à mort par contumace après avoir commis 2 autres
meurtres, dont celui d'un gendarme, il décide de quitter la
Corse pour le Venezuela, pays dans lequel il vit pendant
un an de petits métiers avant de se décider à retourner
dans son village pour régler radicalement un différent
avec un cousin qui venait de voler un boeuf à sa femme
pour le vendre.
A la noël de 1920, il abat un paysan de son village
natal qui renseignait les gendarmes sur ses déplacements
dans l'espoir de toucher la prime attachée à sa capture.
Après ce 4ème et dernier meurtre, Simon Ettori mène entre Moca-Croce et
le maquis une existence tranquille avec ses trois femmes
et ses 7 enfants, exerçant le métier de cordonnier,
faisant respecter la justice en jouant les
conciliateurs, haïssant les déserteurs et méprisant les
bandits!
Le 11 janvier 1932 à 15 heures,
après 26 ans de maquis (déjà condamné deux fois à mort par contumace) sur les conseils de son frère
et après de longues négociations avec les autorités, le doyen des
bandits corses âgé de 56 ans décide de se constituer prisonnier
à Mocacroce devant le procureur de la République
Giudicelli accompagné du contrôleur Général de la sûreté
Duclaux et du commissaire Natali.
L'avocat César Campinchi qui a choisi de le
défendre plaidera l'acquittement.
 |
La reddition de Jean Simon Ettori et sa comparution aux assises. |
CIAVALDINI Antoine.
Auteur de12 assassinats
BOCOGNANO François.
GASPARINI Natale.
Devient bandit en 1920
SCAPOLA Ghjuan' Baptista.
Devient bandit en 1830
jusqu'en 1846
Les freres RIBETTI.
de Casevecchie
RICCIARDI Don Luiggi.
BASTIANESI Francescu.
d'Ucciani
NEGRONI Ghjuliu.
Rival de Gallochio
SAROCCHI François.
Né en 1792 à Rusiu (Haute Corse), SAROCCHI a été, au
cours de ses nombreux exploits, condamné 15 fois dont 4 fois à la peine de mort.
En 1824, les autorités lui délivrent un passeport italien pour quitter la
Corse mais il préfère rester pour venger son ami Ancino
guillotiné à Bastia. Avec ses complices, Pascal GAMBINI
et Jeean-Baptiste TORRE, il tente de capturer le
bourreau Louis SIMALIOT mais ce dernier réussit à
s'échapper tandis que son aide Martin ALVIDA reste
prisonnier de ses ravisseurs. On retrouvera son corps
quelques jours plus tard dans les environs de Furiani.
Les trois bandits seront arrètés quelques jours plus
tard et SAROCCHI sera finalement guillotiné sur la place
Saint Nicolas par SIMALIOT lui même le 31 mai 1825.
FIASCHETTI et GERMANI.
Instaurent la terreur en Castagniccia
CASANOVA.
D'Evisa
En compagnie des frères Multedo,
il est l'auteur de plusieurs assassinats. Condamné par
contumace à perpétuité, il est contraint de prendre le
maquis. Il sera abattu en 1827 par les voltigeurs
dans la région du Fiumorbu, à Poghju di Nazza.
GAMBINI Pasquale.
Avec son frère Ghjuvan Andria, en
1821, ils sont responsable d'un triple assassinat sur
des gendarmes pris en embuscade.
Un an plus tard, ils attaquent la gendarmerie de Piedicroce.
Ils seront condamnés à mort 7 fois par contumace.
Dans l'impossibilité d'éradiquer le crime, la justice
préfère se débarrasser de ses bandits.
En 1823, avec GALOCCHIO, Pasquale bénéficie d'un
sauf-conduit pour quitter la Corse.
BASTIANI Antone.
Pietro GIOVANNI.
(1859-1899)
Petru Giovanni est né en 1859 à
Sartène. En 1884 il commet son premier vol et son premier
meurtre en assassinant Jean Bartoli. En 1898, avec le
meurtre du gendarme Luciani, il a à son actif 15 assassinats.
Un jour, le pied blessé, son chien
ayant été tué, le bandit se présente chez prete
Bastianu, curé d'un petit village perdu dans la
montagne du Sartenais, pour lui demander l'hospitalité.
Le curé, accepte de l'aider et lui passe la soutane.
Pendant plusieurs jours, Petru Giovanni servira la messe
et se comportera en vrai serviteur de Dieu. Quand son
pied fut guéri, le bandit abandonna sa soutane, reprit
sa cartouchière et son fusil puis s'en retourna au
maquis non sans avoir assuré l'abbé de sa protection et
de sa reconnaissance éternelle.
Après avoir terrorisé et racketté
toute la région pendant plus de 15 ans, le 16 novembre
1899, il est finalement tué durant son sommeil d'une
balle en pleine tête, dans une bergerie près de Conca,
par le père de la jeune fille qu'il était venu séduire.
Antonio -Marco ALFONSI dit "Muzarettu".
(1866-1952)
Bandit d'honneur
Antone Marcu ALFONSI, dit "Muzarettu"
est né à Grossa (Sartène) le 15 novembre 1866. Il est
issue d'une fratrie de 8 enfants. Si on le surnomme "Muzarettu",
c'est parce qu'enfant, il aimait sauter par dessus les
haies et les cours d'eau comme un "petit mulet".
Il ne fréquente pas l'école et dès son plus jeune âge
aide son père aux travaux des champs et garde le bétail.
A 16 ans, en signe de son
émancipation, selon la coutume, son père lui offre son
premier fusil. Muzarettu est désormais un homme.
A 21 ans, le 10 mai 1887, il épouse
dans son village Pauline Tomasi
qui lui donnera 6 enfants.
Un jour, Muzarettu, reproche à son
neveu Toto Giannini, âgé de 20 ans, ses fréquentations avec le
bandit Bartoli. Giannini n'accepte pas les reproches de
son vieil oncle et le gifle. Muzarettu, s'en rentre
aussitôt chez lui, prend son fusil et part à la
recherche de son neveu bien décidé à laver l'affront
qu'il vient de subir en public. Il le trouve et sans un
mot, lui tire deux balles en pleine poitrine.
Voici donc Muzarettu, contraint de prendre le maquis à l'âge de 66
ans.
Conseillé par ses proches, il finit par se rendre
aux Gendarmes. Il sera jugé et finalement acquitté.
Après avoir habité quelques temps
le village d'Arbellara, il se réinstalle à Porto-Pollo.
En juin 1943, expulsé par
les Italiens de son logement de Porto-Pollo, il en rend
responsable le secrétaire de Mairie et l'abat. 4 mois
plus tard, il commet son 3ème meurtre en tirant à bout
portant sur Antoine Jean Pianelli venu pour faire
vengeance. De nouveau au
maquis, en juin 1944, il est ceinturé par les gendarmes et emprisonné à
Ajaccio. Mais âgé (il a 78 ans) et souffrant
probablement d'un cancer qui lui ronge le visage, il est
conduit à l'hôpital Eugénie dont il s'évade le 02
novembre et rejoint le maquis dans les environs de Campomoro. Il est de nouveau condamné par contumace au
travaux forcés à perpétuité puis condamné à mort
pour un double homicide le 07 juin 1945 mais cela n'a
plus aucune importance car il est de nouveau libre dans
son maquis qu'il parcourt inlassablement de Campomoro à
Tizzano.
Le 22 août 1945, surpris par les
gendarmes de Grossa qui lui intiment l'ordre de se
rendre, il leur tire dessus, blesse l'un d'eux et
disparaît.
Le 05 mai 1951, malgré le mal qui
ronge son visage, il accepte d'être
interviewé par Jean Bazal, l'unique journaliste qui l'ai
jamais approché.
Muzarettu, laissé en paix par les
gendarmes, mène désormais une vie tranquille mais
misérable dormant tantôt dans une bergerie, tantôt dans
une grotte. Endurant des pénibles souffrances, la moitié
du visage emportée par le cancer, ne pouvant presque
plus se nourrir, il est recueilli par un moine du
couvent de San-Damianu.
C'est dans ce couvent que fatigué,
défiguré par la maladie, le vieux bandit finira ses jours
et rendra le dernier soupir le
23 février 1952. Après avoir reçu à Sartène les derniers
sacrements de l'église, il sera enterré à Grossa au pied
d'un énorme rocher. Il était âgé de 86 ans.
Ambroise SANGUINETTI.
De Vensolasca
Gaetano ROGNONI.
De Venaco
GALEAZZI
Le 13 septembre 1895, le bandit Galeazzi est tombé dans une
embuscade que lui dressèrent les brigades de Sartène et
de l'Ortolo. Adossé à une chêne, et le fusil en main, il
fut pris et désarmé par quelques gendarmes, alors que
d'autres le couchaient en joue.
(L’ECHO DE LA GENDARMERIE NATIONALE)
BERNARDINI
Dans la
nuit du 18 au 19 septembre 1895, après une embuscade de
trois jours, la brigade de Saint-Laurent, sous la
direction du commandant de la section, réussissait à
cerner, dans une maisonnette, le bandit Bernardini, sous
mandats d'arrêt, .pour tentative de meurtre suivi de
viol sur une jeune fille.
Aux
premières sommations faites par la gendarmerie, Bernardini répondit par un coup de fusil qui,
heureusement, n'atteignit personne. Les gendarmes, après
avoir enfoncé les volets d'une fenêtre, ripostèrent à coups de
revolver, et le bandit, qui avait encore pu décharger
trois nouveaux coups de son arme, toujours sans
résultat, tomba foudroyé, atteint de plusieurs
balles. Aussitôt
la mort-connue, dès réjouissances", publiques eurent
lieu, car les habitants n'osaient plus, tant il était
craint, vaguer librement à leurs affaires.
(L’ECHO DE LA GENDARMERIE NATIONALE)
ROBAGLIA
Le 25 août
1935, c'était le nommé Robaglia, sous mandat d'arrêt
pour tentative d'assassinat, qui était arrêté à son domicile,
après une perquisition très minutieuse, alors qu'il se
croyait à l'abri dans un coffre du grenier.
Cette
arrestation, due au flair et à l'intelligence du
gendarme Salini, fait honneur à ce militaire ainsi qu'à
ses camarades de la brigade de Sainte-Lucie-de-Tallano.
(L’ECHO DE LA GENDARMERIE NATIONALE)
En 1841, le nombre d'assassinats commis dans l'île est
de 136.
Entre 1846 et 1850 on ne compte pas moins de 147
homicides par an ; l'année 1849 étant la plus meurtrière
avec 236 homicides.
Alors, pour aider les gendarmes à capturer les bandits,
une seule arme s'avère efficace : La prime.
L'état installe la corruption.
Des groupes de
voltigeurs, sorte d'auxiliaires de justice, sont créés.
Les actes de trahison se multiplient.
Une loi de prohibition est promulguée le 10 juin 1853 et
suivi par une vaste campagne de désarmement des
populations qui n'aura pour seule conséquence que la
prolifération du gibier !
Le code 248 du code pénal contre les receleurs est alors
appliqué plus sévèrement et les proches de bandits sont
inquiétés et emprisonnés pour complicité ... comme au
temps des génois.
De fait, les meurtres baissent de moitié et en 1855, on
ne recense plus que 78 assassinats.
Malgré l'optimisme de l'Etat, on assistera cependant à
de nouvelles flambées du banditisme sous la troisième
république.
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