François Marie Joseph
Sportuno est né à Ajaccio. Il est
issu d'une famille Génoise installée en Corse au XVIème siècle.
Orphelin à 4 ans, il est élevé par sa grand-mère née Belloni. Il
prendra plus tard en le décorsisant le nom de sa mère née COTI.
Ambitieux, opportuniste et mégalomane, il
arrive à Paris en 1898 recommandé au sénateur Emmanuel Arèna qui se
fait appeler Emmanuel ARENE et qui le
dirige vers le journalisme. Mais le sens du négoce, un « nez », comme on dit en
parfumerie, du flair, comme on dit dans les affaires, transformeront
Coty en un riche industriel et homme d'affaire créateur des parfums
qui portent son nom en ce début du XXe siècle : La Rose Jacqueminot, L’Origan, Ambre antique,
Jasmin de Corse
.
En 1920, sa fortune en fait l'un des hommes
les plus riches du monde. Il possède de nombreuses maisons et
châteaux sur le continent et deux propriétés en Corse dont le
domaine de Barbicaghja sur la route des Sanguinaires qui a appartenu
à ses aïeux et sur lequel il va installer une école d'horticulture.
La propriété du Scudo sera rachetée plus tard par le
chanteur Tino Rossi.
Grand mécène, François Coty participe à
Ajaccio au financement et à la constructions d'habitations à bon
marché. Il apporte également son soutien à de nombreuses oeuvres de
bienfaisance.
En 1921, il rachète le quotidien Ajaccien "U
Culombu" qu'il rebaptise "l'éveil de la Corse" et dont il
confie la direction à Henri Omessa, publiciste de renom.
En 1922, il "s'offre" le pouvoir en devenant
propriétaire du Figaro et chante les louanges de Mussolini montrant
ouvertement son attachement à la cause fasciste et son son
engagement pour le parti d'extrême droite.
En 1933, le conseil d'administration du Figaro
dont le tirage s'est effondré par la faute de ses opinions
incontrôlables le congédie.
Il se tourne aussitôt vers la Corse et, grâce
à ses relations dans l'île, à son généreux mécénat, il se présente aux élections
sénatoriales et est élu Sénateur de la Corse le 07 juillet 1923.
Mais le noveau sénateur a commis une erreur politique en faisant
appel au bandit Romanetti pour s'assurer de son appui. L'élection
est aussitôt contestée par Adolphe Landry et l'élection est annulée
le 10 avril 1924.
Succédant à Dominique
Paoli (1925-1931), le riche industriel, qui sait multiplier ses
gestes de générosité et de bienveillance envers sa ville natale et
ses alliés, est
cependant élu coseiller municipal puis maire d'Ajaccio (de mai 1931 jusqu'à sa mort en 1934) mais n'exercera jamais vraiment ses fonctions
préférant s'occuper d'avantage de la politique nationale. Hyacinthe Campiglia lui succèdera
à partir du 21 août.
François Coty meurt à Louveciennes (78) le 28 juillet 1934, seul et complètement ruiné par sa
folie des grandeurs en ayant rêvé d'enrichir la Corse.
Lors de son
enterrement au cimetière de Montbazon en Indre et Loire, on peut lire sur une couronne: " A François Coty,
fils et maire d'Ajaccio, mort et ruiné en défendant son pays (!)".
Le passé sulfureux et encombrant de François Coty avait rendu la
Corse amnésique !
Le journal La Nouvelle Corse du 05 août
écrit, en qualifiant sa vie de roman de Balzac: "Ce napoléon de
la parfumerie, juché sur une colonne Vendôme de deux milliards,
s'est écroulé comme un château de cartes".
Les cendres de François Coty, translatées
en Corse le 07 juin 1968, ont été déposées dans le caveau familial du
cimetière marin des Sanguinaires le 12 décembre 1971.
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