Le jour du nouvel an, en groupe,
évitant par respect les maisons endeuillées, les
enfants, munis parfois d'un rameau d'olivier, allaient
de porte en porte souhaiter la bonne année: "Bon di e
bon annù !". Leurs voeux étaient accompagnés en retour
par des étrennes ( e strenne) que leur distribuait la
maîtresse de maison; ce pouvait être des fruits
(oranges, mandarines, figues, noix), des gâteaux secs (canistrelli)
ou une pièce de monnaie (10 ou 20 centimes).
Après avoir frappé à la dernière
porte et après s'être assurés que personne n'avait été
oublié, ils se partageaient leur "récolte".
En Corse du Sud, les enfants
faisaient leur tournée en déposant sur la table de la
maison visitée, une petite branche d'>albitru
(arbousier), symbole de loyauté dont voici la légende.
Lorsqu'il fut vendu par Judas et
poursuivi par les soldats, Jésus fut caché par un
arbousier généreux, mais le traître scopa
(bruyère), n'hésita pas à dénoncer son voisin
l'arbousier et Jésus fut capturé.
Reconnaissant, Dieu bénît l'arbre
charitable en le couvrant de fruits, et bannît la
bruyère qui depuis ce temps là, fleurit sans jamais
donner de fruits. |