 |
 |
PARDINA
Photos
JS.TIMOTEI
Département de la
Haute Corse
Source située sur les
communes de Tarrano
et de Valle d'Alesani
CP: 20234
Canton de CASTAGNICCIA
Latitude: 42.3360
Longitude: 09.4091
Altitude: 530 m |
On rejoint la
source ferrugineuse de Pardina par une
piste praticable en 4X4 située en bordure de la D71 à
2,200 km du
hameau de Quercettu situé sur la commune
de Valle d'Alesani. La source encore
exploitée à la fin du XIXème siècle est
aujourd'hui ruinée.
La source de
Pardina était connue depuis longtemps
par la population de la Corse presque
tout entière ; mais son exploitation n'a
commencée qu'en 1886. La Société
Molinari et Cie, qui a établi son siège
à Marseille (2, rue Beauvau), a commencé
alors à la mettre à la disposition de la
France.
Dans le journal "La
Défense" du 20 septembre 1888,
M. Zannettini, maire de Valle d'Alésani
et conseiller d'arrondissement, publie
un article intitulé "Les eaux de
Pardina".
Dans le journal
"le Stephanois" du 5 juin 1890 on
peut lire : "Nous apprenons avec
plaisir qu'à l'Exposition de Bordeaux,
les excellentes eaux minérales de Pardina (Corse) ont obtenu une grande
médaille d'or. C'est la huitième
récompense de cette nature accordée
depuis 2 années à l'Eau de Pardina, dans
les différentes Expositions".
Dans le journal "Le
Drapeau" (édition du 3 juillet
1891), le Docteur E .Debourgade vante
les vertus de l'eau ferrugineuse de
Pardina.
De cette glorieuse
époque il ne nous reste plus que
quelques exemplaires de capsules de
bouteilles en étain et quelques
étiquettes qu'une poignée d'aqualabélophiles
conservent précieusement.
Dans le
"Panthéon de l'industrie,
revue
hebdomadaire Internationale Illustrée
des Expositions et des Concours",
datée du 1er janvier 1887, on peut lire
l'article suivant : " L'eau de
Pardina, qui émerge sur le versant sud
du mont Caldone, dont l'autre versant
fournit l'eau d'Orezza, une eau
ferrugineuse universellement connue et
appréciée, ne fait pas double emploi
avec elle et se recommande par des
qualités spéciales, notamment par sa
richesse exceptionnelle en acide
carbonique, qui lui donne un goût
piquant très agréable, en rend
l'assimilation facile et lui assure de
grandes qualités digestives.
Un
litre d'eau de Pardina contient, en effet, 1 1. 742
d'acide carbonique, si bien qu'elle peut être consommée
comme eau de table, avec le même agrément et les mêmes
avantages que les meilleures eaux gazeuses, et qu'elle
produit les meilleurs effet contre la dyspepsie, la
gastralgie, les diverses affections des voies
digestives.
Sa
richesse en sels de fer paraît, à première vue, un peu
inférieure à celle des eaux d'Orezza ; mais il importe
de noter que, grâce à la pression exercée par l'acide
carbonique, l'eau de Pardina retient intégralement en
dissolution tous les sels de fer qu'elle contient,
qu'elle ne laisse pas se déposer une partie de ces sels
sur les parois et dans le fond de la bouteille, si bien
que l'eau consommée est, en réalité, l'une des plus
ferrugineuses que l'on connaisse.
L'explication que nous donnons ici de ce très
remarquable phénomène par lequel l'eau de Pardina
retient une quantité de fer absolument exceptionnelle
n'est pas un simple avis personnel que nous formulons,
elle est due à M. L'Hôte, chimiste du Conservatoire des
arts et métiers de Paris, qui a étudié cette eau avec un
très grand soin.
Quant
à ses qualités, en dehors de celles que nous avons
énumérées déjà et qui tiennent à la présence de l'acide
carbonique, il en est beaucoup d'autres plus précieuses
encore, qui résultent, pour la plupart, de l'action du
fer, et qui paraîtront toutes naturelles à quiconque est
initié au rôle immense que la physiologie moderne
assigne au fer dans les fonctions organiques.
Rappelons simplement, parmi les affections qui peuvent
être victorieusement combattues par l'eau de Pardina :
la chlorose, l'anémie, les flueurs blanches, les
palpitations, toutes les affections résultant de
l'appauvrissement du sang, et en outre : les
hémorragies, les hémorroïdes, les engorgements du foie
el de la rate, la gravelle, le diabète, les affections
de l'utérus, les fièvres paludéennes, etc., etc.
Si
nous ajoutons à de si précieuses qualités ce fait que
ces eaux ferrugineuses sont d'une limpidité parfaite,
qu'elles se conservent parfaitement et peuvent être
transportées, sans altération aucune, sous tous les
climats, enfin que leur prix de vente est d'une
étonnante modération, la bouteille étant livrée à 20
centimes meilleur marché que la bouteille d'eau
d'Orezza, on ne pourra se dispenser de prédire à la
Société qui a pris en main la vulgarisation de la
nouvelle eau corse, un grand et rapide succès.
Le
succès, du reste, est déjà tellement accuse que, pour
répondre aux besoins croissants de la consommation, MM.
Molinari et Cie ont dû établir des agences à Paris et
dans toutes les grandes villes de France.
Nous
nous en réjouissons sincèrement, car, à notre avis,
l'eau de Pardina, approuvée par l'Académie de médecine
de Paris, par délibération du 5 mai 1874, autorisée
officiellement par un arrêté du 1er juin de la même
année, est certainement appelée a rendre de très sérieux
services à la santé publique."
Parmi les eaux ferrugineuses bicarbonatées nous citerons en Corse
les eaux d'Orezza, de Pardina, Stazzona, Caldane, Piedicroce, Porta,
Moïta, Croce, Piana, Manfredi, etc...
L’aspect géologique très diversifié
explique l’existence en Corse de nombreuses sources thermales aux caractères physiques et chimiques
très variés, aux propriétés thérapeutiques puissantes.
Leurs
vertus sont connues de
longue date. Les
vestiges les plus récents
trouvés aux emplacements de
ces sources ou à leur
proximité témoignent de la
présence romaine et
attestent que ces eaux
étaient utilisées à différentes
époques et que leurs bienfaits
étaient reconnus.
Actuellement, malgré
l’intérêt incontestable de ces sources tant au plan médical que socio-économique
et touristique, on ne peut que déplorer leur très faible utilisation, et parfois même leur abandon
car les autorités locales ne se sentent pas réellement concernées par le thermalisme.
En Castagniccia, la source carbo-gazeuse de Pardina, dont les
vertus thérapeutiques sont supérieures à celles des eaux d’Orezza (a sorgente sottana)
se trouve sur la commune de la Valle d’Alesani à 1km environ du hameau de Querceto et
jaillit à une altitude de 545m à la température de 12°.
Toutes les sources de ce type, dans ce canton, présentent, en aval, des dépôts
rouge de carbonate de fer; Leurs propriétés thérapeutiques sont nombreuses :
Maladies de l’appareil respiratoire, circulatoire et sanguin.
- anémie consécutive aux épistaxis, bronchite chronique, phtisie chronique sans
fièvre, pleurésie, bronchrorrée, dilatation des bronches, Chlorose.
-
anémie hypochrome tuberculeuse, syphilitique, parasitaire,
brightique surtout albuminurique, le chlorobrightisme, anémie par spoliations sanguines
(hémorragies de tous types, interventions chirurgicales), anémies des maladies infectieuses,
anémie des surmenées, anémie coloniale.
Système nerveux.
Dans les névralgies des
chlorotiques, des paludéens, le succès
est incontestable.
Appareil
digestif.
Dyspepsies,
gastrites, atonie gastrique,
entérite
Appareil génito-urinaire.
Aménorrhées,
néphrites, diurèse.
Un arrêté
ministériel du 1er juin 1874 a permis
l'exportation des eaux de Pardina
jusqu'en indochine.
Dans le Bulletin de l'académie de médecine (séance du 06 janviers 1874),
on lit: "Le sieur Garelli, vice-consul de France à Alexandrette, a
formé une demande tendant à obtenir l'autorisation d'exploiter, pour l'usage
de la boisson, une source d'eau minérale dite de Pardina, qu'il possède dans la
commune de Tarrano (Corse).
La source ayant cessé de fonctionner, l'autorisation
d'exploiter a été annulée en 1957.
En 1969, une
nouvelle demande d'exploitation a été
déposée mais n'a jamais aboutit.
Une SCS (Société
en Commandite Simple) ayant pour
dénomination "Les eaux de Pardina" a été
créée le 09 janvier 2002 mais
elle reste à ce jour sans activité.-
Source d’eau minérale Pardina de
M. Garelli à Tarrano. 17 p. dont 1 rapport . 1873 – 1874. Demande d'autorisation d'exploitation sans
suite
L'aménagement
d'une simple fontaine ainsi que la
sécurisation du site et la protection
des ruines permettraient dans un premier
temps, de sauver de l'oubli ce
patrimoine, témoin de la
mémoire de notre pays et fierté des
habitants de la vallée d'Alesani.
L'intérêt patrimonial des eaux de Pardina ainsi que sa
valorisation passent par une
remise en état du site qui
n'est plus aujourd'hui qu'un
parc à bestiaux où les
cochons poursuivent leur
inlassable travail de
destruction.
 |
 |
 |
 |
 |
 |
Cliquer sur une photo pour l'agrandir ou voir le diaporama. |
|