LES PRISONS DE CORTI
En 1753, Corte devient la capitale de la Corse.
En 1759, Paoli
installe son gouvernement au Palazzu della
signoria (qui deviendra le Palazzu
naziunale) après l'avoir fait remettre en état
et meubler.
Le Palazzu se composait de deux niveaux : Le rez-de-chaussée était
réservé aux prisons : La première geôle recevait les
prisonniers de droit commun, la seconde était réservée
aux prisonniers difficiles ou dangereux car en Corse, au
XVIème siècle, les prisons de
Corti étaient synonymes de conditions terribles de détention. Les hivers y étaient froides et humides
et en été la chaleur y était suffocante.
A l'étage, une grande pièce, "il salotto",
était réservée aux audiences et servait également de tribunal.
Au rez-de-chaussée, il y fait aménager une chapelle privée
et une cuisine. Deux ans plus tard, il fait poser des
vitres sur les quinze fenêtres qui n'étaient jusqu'alors
protégée par des toiles blanches et des barreaux sont
posés sur les ouvertures des prisons du Publico Palazzo.
En 1764, la prison était transférée au
château de la citadelle où six cachots sont construits.
Le 21 mai 1769, Corte est occupé par
les troupes Françaises et l'administration s'installe au Palazzu qui est pour
les besoins surélevé d'un étage.
En 1773, U
Palazzu Naziunale, retrouvait ses fonctions de détention.
En 1799, la
prison est de nouveau transférée dans la citadelle.
A la chute de
l'Empire, les locaux sont réorganisés et en 1817, le rez-de-chaussée retrouve
ses fonctions de prison.
Sous le
consulat et le premier Empire, le palazzu devenu
Casa di città, abrite l'administration et la
mairie.
En 1837, pour respecter en partie le
vœu du Babbu qui aurait voulu y installer l'université, on ouvre dans les locaux
du Palazzu l'école Pascal Paoli mais dans les caves, les cellules son
toujours occupées par des détenus. Cette étrange cohabitation ne cessera qu'au
début du XXème siècle lorsque la prison sera transférée au lieu dit "Purette".
Les conditions de
détentions à Purette sont déplorables. Les prisonniers dorment sur
des paillasses infestées par la vermine et des cas de gale sont signalés. Le
révolutionnaire politique Louis Augute Blanqui dit "l'enfermé", qui y fut
détenu à partir de décembre 1857 jusqu'en 1859 avant d'être transféré à Mascara
en Algérie, soulignait la promiscuité du caveau des femmes qui n'était séparé de
celui des hommes que par une simple grille.
Le célèbre Henri
Charrière dit "Papillon" qui y fit un bref séjour dans les années 1920, trouva
son incarcération insupportable.
Les prisons de Corte furent également impitoyables pour leur constructeur qui,
dit-on, se donna la mort pour les avoir édifiées. Commencés en 1881 mais bientôt arrêtés faute de
crédits, les travaux de construction du bâtiment, d’après les plans de
l’architecte départemental M. Dumoulin, reprirent en décembre 1887. C’est en juillet 1927 que fut construite l’aile latérale pour abriter les
gendarmes, leurs familles et les locaux de la brigade.
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